Six courses, six vainqueurs appartenant à cinq écuries différentes. Ce simple constat, après le troisième rendez-vous de la saison, ce week-end à Volokolamsk, à 80km à l’ouest de Moscou, illustre l’âpreté des débats cette saison en FR 2.0. Et malheureusement pour lui, Anthoine a apporté sa contribution au dossier avec deux journées contrastées. Samedi, au lendemain de la découverte totale du tracé russe, il entrait dans la lumière aux essais en signant le tour le plus rapide de son groupe devant un habitué de l’exercice, Nyck De Vries. Dépassé par le plus rapide du second groupe, Aurélien, le fils d’Olivier Panis, Anthoine n’en restait pas moins en première ligne sur la grille de départ. Là, « il semblait avoir des soucis avec son embrayage… sa voiture bougeait la sur la ligne » dira plus tard un autre pilote français aux avant-postes pour cette première course, Andrea Pizzitola.
En fait, Anthoine était en train de perdre là tout le bénéfice d’une course irréprochable. « Le dernier feu rouge a été long et, c’est vrai, ma voiture a bougé sur la ligne. Le temps que je reprenne l’embrayage, ça passait au vert et, du coup, je me suis pénalisé tout seul. En plus j’étais du côté sale de la piste, donc ça motriçait moins bien et Pizzitola a pu me passer ainsi. Mais je connais le règlement, je savais que j’avais volé le départ et je m’attendais à voir un panneau m’avertissant d’une pénalité. Mais il n’y en a pas eu et j’ai fait toute la course troisième. Je n’y pensais plus. C’est seulement après l’arrivée que mon écurie m’a donné l’info à la radio » détaille Anthoine, un peu déçu mais pas trop.
Quinze points de perdus
« En performance, c’était très très bien, je n’ai juste pas été récompensé. Mais on a vu que j’étais capable de faire une pole et un podium » ajoute l’Eurélien qui a tout de même perdu 15 points dans l’affaire. Cette ombre allait poursuivre le lendemain le rookie de Jouy. D’ailleurs, aucun des acteurs vedettes du samedi ne retrouvait son rythme. De Vries, leader provisoire du championnat signait une nouvelle pole position, près de 5/10 devant Hubert seulement 7e de son groupe. Panis était quatrième dans sa série dominée par Jörg le futur vainqueur, qu’on avait vu deuxième, en Espagne, derrière Pizzitola. « Le soleil était là, contrairement à la veille et j’étais dans le second groupe aux essais. Mais nous n’avons pas eu de bonnes informations sur les réglages de mon coéquipier Orudzhev qui roulait en première série et la voiture est devenue rapidement difficile à conduire » regrette Anthoine. Partant de la 13e place, il n’allait pas atteindre les points dans cette course! Il terminait 13e, ayant constamment buté sur les échappements de Jack Aitken. « Je lui ai mis la pression en espérant qu’il fasse une faute, mais il n’a pas fait d’erreur » constatait le champion de F4 2013. Ce jeune tracé (inauguré en 2012) de 3,9 km ne favorise pas les dépassements. « J’ai pris un bon départ gagnant deux places. Mais deux virages plus loin, je me suis retrouvé à l’extérieur, un pilote à l’intérieur est sorti large et m’a entraîné et quatre concurrents sont passés. Après, c’est impossible de doubler… A tous les niveaux, les situations sont quasiment restées figées toute la course » concluait Anthoine, désormais en vacances et, comme tous les adolescents de son âge attendant… les résultats du bac !
Texte : R.DUVIVIER
Photo : Worldseriesbyrenault.com
