Spa est un circuit de légende. Mais si le toboggan belge a écrit de belles pages de la grande histoire du sport automobile, il a également en mémoire un grand moment de la petite carrière d’Anthoine qui s’était imposé dans les Ardennes l’an passé en F4 ! Trois victoires en trois courses, dont une en dépit d’un départ (grille inversée) en 10e position… ça laisse des souvenirs. « J’étais content de revenir à Spa où j’avais gagné l’an passé. Mais concrètement, je savais que cela ne m’apportait aucun avantage tant les écarts entre la F4 et la Formule Renault 2.0 sont importants » commentait Anthoine après un week-end qui lui a encore beaucoup appris. « Vitesse de passage en courbe et freinage sont vraiment très différents entre la monoplace de l’an passé et celle de cette année » poursuivait le jeune pilote de l’écurie Tech1.
Avant de passer son bac S, le Jovien a confirmé qu’il appartenait indiscutablement au petit groupe reçu dans les points à chaque course et qu’il allait « continuer à travailler, notamment au niveau de la pression des freins » afin de viser un peu plus haut. Spa a également démontré que le champion de F4 était peu perméable aux émotions. Ainsi, après avoir abîmé –c’était une première- l’avant de sa voiture vendredi en toute fin de séance d’essais libres, il s’est vite montré efficace, samedi, en qualification sous un ciel bleu rare en ces lieux. L’exercice est pourtant délicat, limité à 15 minutes soit seulement quatre tours réellement à plein régime sur un tracé aussi long (7km). Avec le 7e temps de son groupe –à 9/10 de la pole position de De Vries- il s’élançait de la 13e place sur la grille l’après-midi. Auteur d’un bon départ, il sortait 11e du périlleux premier tour (40 voitures), gagnait une place en piste qu’il perdait dans le re-start après intervention de la voiture de sécurité, mais remontait neuvième sous le drapeau à damier!
Dimanche matin, il flirtait avec une grosse performance aux essais, améliorant deux « partiels » dans l’avant dernier tour avant d’en perdre le bénéfice sur un freinage fumant à l’entrée des stands de la F1. Il restait ainsi 6e de son groupe, mais à seulement cinq dixièmes de seconde de la pole position !
En course, c’était de nouveau du solide qu’il nous montrait : 7e dès l’extinction des feux, puis sixième une bonne partie de la course en ayant avalé son équipier dans l’écurie toulousaine le Russe Egor Orudzhev. « Ce n’était pas un dépassement extraordinaire » commentait plus tard Anthoine, « mais c’était à la régulière, dans la ligne droite qui suit le raidillon et ça fait plaisir de terminer devant lui ».
Le meilleur rookie officieux (les WSR n’affichent pas de classement des débutants) du championnat et troisième junior devra maintenant confirmer sur les terres d’Egor, à la fin du mois… après le bac !
Photo : Anthoine dans le raidillon, dimanche. (Photo Roger Duvivier)
