La presse régionale n’avait pas oublié les victoires d’Anthoine dans les rues de Pau en F4 et encore moins l’an passé dans le championnat Alps de FR 2.0 et attendait le seul Français du plateau de Formule 3 –le haut de l’affiche- avec égard ! Mais sans espoirs surdimensionnés pour une Marseillaise en raison, notamment pour la première course, de la pénalité de 10 places qui l’attendait sur la grille de départ, dernière traite à payer pour son changement de moteur à Budapest. Dommage, car en performance pure, avec le 3e chrono de son groupe, il serait, à coup sûr, monté au moins sur le podium samedi matin, l’auteur de la pole, le Canadien Stroll ayant calé au feu vert. Sous la pluie, plus rien n’était venu perturber les positions en tête. Anthoine, au lieu de ce plan « avec des si » s’est élancé du fond de la grille (7e ligne) et dans les projections de ses concurrents réduisant la visibilité à presque rien, il n’avait pu remonter que 12e, loin de Barnicoat, le vainqueur, un rookie comme lui !
Ses essais du vendredi après-midi, toujours sous la pluie, lui valaient la cinquième ligne pour les manches suivantes. Cette fois sans pénalité. Mais on pouvait tout craindre de la course numéro 2, en fin de journée. En effet, l’accalmie tant attendue était enfin là et autorisait, pour la toute première fois, les pneus slicks à sillonner le Béarn ! Personne n’avait encore roulé dans ces conditions qui font tomber les chronos d’une dizaine de secondes (sur 2,7 km !) mais à Pau, les hommes comptent plus que les réglages ! Parti 10e, Anthoine allait le démontrer en alignant des tours solides, améliorant plusieurs fois les meilleurs partiels et surtout en dépassant Jensen de belle manière dans le virage du lycée. Septième, il approchait son meilleur résultat de la saison (6e au Castellet) et lavait, à l’eau des Pyrenées, le sale week-end hongrois. Tout en suscitant les félicitations de son écurie.
Le soleil enfin de la partie, le Grand Prix de Pau promettait un beau dimanche. Parti à nouveau de la cinquième ligne, il était septième quand la course était ralentie par le pace-car suite à une sortie de route. Près de dix minutes plus tard, le re-start était fatal à Anthoine qui découvrait qu’il était crevé à l’avant gauche. Un retour au stand éclair le laissait reprendre la course à 20 secondes du peloton, sans espoir pour les honneurs, mais déterminé à aligner les chronos. Et de fait il était longtemps le plus rapide en course. « Et avec un pneu usagé » faisait remarquer le patron de l’écurie, Jean François, redonnant encore du brillant à la performance. Douzième sous le drapeau à damier, il ne pouvait se consoler avec ses deux podiums des rookies sur les courses 1 et 2. Il rêvait d’un autre bilan chiffré. Mais reste 14e du championnat avec 18 points, à 80 longueurs du Canadien Stroll (9e, 4e, 2e) qui s’est emparé des commandes aux dépens de l’Allemand Günther, peu en vue ce week-end (3e, 14e, 13e) et 5e des débutants.
Les mots d’Anthoine :….« Ce week end est frustrant pour nous. Nous aurions pu repartir avec des résultats solides et de bons points sans la pénalité et sans la crevaison. Malheureusement ce n’est pas le cas mais nous avons montré que nous avons le potentiel pour cela et le travail va forcement finir par payer ! »…..
Texte et Photo : R.DUVIVIER.